De pierre et d'os

Ce roman raconte la vie d'Uqsuralik, jeune femme inuit qui se voit séparée de sa famille après une faille subite dans la banquise. Seule dans le froid polaire, elle part à la recherche d'autres êtres humains, son unique chance de survie. Au bout du périple, elle est accueillie par une famille et met au monde une fille. Puis elle rencontre Naja et devient mère de jumeaux, deux garçons. Le roman est entrecoupé de chants entonnés sous l'igloo le soir, serrés les uns contre les autres. En complément, l'auteure a ajouté des photos pour mieux imaginer les vêtements en peau de phoque, d'ours, les kayaks. Le mode de vie est rude mais complètement accepté par un peuple né sur la banquise qui en vit et l'a intégrée à son quotidien. Dans un univers hostile où l'on souffre de la faim si on ne trouve pas de gibier, les Inuits chassent, aiment, dansent, chantent, respectent les animaux qu'ils tuent par nécessité pour la nourriture et les vêtements. L'auteure s'est immergée dans les récits de Paul-Emile Victor et Jean Malaurie et l'ensemble semble authentique. Un beau livre qui sort de l'ordinaire, joliment mis en page.

Les inuits sont les descendants d'un peuple de chasseurs nomades se déployant dans l'Arctique. Lorsque la banquise se fracture, une nuit, Uqsurakik, se retrouve séparée de sa famille. Son père a juste le temps de lui lancer un harpon et une peau d'ours. Avec des chiens et sa meilleure chienne Ikasuk, elle va résister à une nature hostile et rencontrer un groupe de chasseurs. Uqsurakik sera de nouveau abandonnée ; seul, son animal lui est resté fidèle. La jeune inuit apprend, avance à petits pas dans ce désert glacé et donnera plus tard naissance à sa première fille Hila et va se marier à Naja, un chamane.
Mais tous les êtres ne sont pas vivants, l'homme "lumière" est un esprit. Ce roman (Prix du roman Fnac 2019), tel un parcours initiatique jalonné d'épreuves, raconte la vie d'une jeune fille devenue une femme forte, qui vivra des aventures incroyables, mais sans émotions, sans état d'âme. Ce récit, est à mon avis, trop entrecoupé, de chants, de poèmes, de rituels ancestraux. Hommage à la banquise et au peuple inuit, à découvrir.

Une banquise se fracture... dans sa dérive, une jeune femme et ses quatre chiens glissent hors des repères, du monde, de la famille et se retrouve face à elle même, aux éléments. Ce récit appuyé sur la rupture des mondes, nous relient à un imaginaire puissant. Le cycle de vie dans les terres polaires. Animal, neige, vents, naissance et renaissance. Nos concepts occidentaux sont ballottés et traversés par des alternances nuit-jour. Un récit initiatique, un voyage. Les visions décrites qui allient les forces vitales au déploiement des paysages et des éléments sont de toutes beautés. Une échapée hors des sentiers balisés... Ode au chant, au souffle premier.